Le tourisme à Lausanne au XIXè siècle

Auteur : Simon Dumas-Primbault

Au XIXè siècle, Lausanne est un haut lieu du tourisme européen. L’afflux d’étrangers, principalement venus d’Angleterre, pour des séjours allant de quelques semaines à quelques mois permet le développement d’infrastructures de transport, de logement et médicales.

À Lausanne en particulier, réputée pour son air pur et la beauté du paysage, le premier bateau à vapeur arrive à Ouchy en 1823 et emmène ses voyageurs faire le tour du lac ou bien au Bouveret en direction du Valais et de l’Italie, tandis que les premiers hôtels construits dans les années 1830 à proximité de la Gare routière Saint-François portent les noms de figures littéraires anglaises passées auparavant (Gibbon, Byron). Par ailleurs, la ville se modernise sur le plan urbanistique et se dote de ses ponts, on voûte le Flon, on y développe l’éclairage public, la gare ferroviaire ouvre en 1856. Pour certains touristes, Lausanne n’est qu’un point de passage vers l’Italie par le col du Simplon ou vers la haute montagne des Alpes bernoises et valaisannes, publicisées par les premiers alpinistes Anglais, et ne s’arrêtent alors que pour y trouver du matériel et des guides. Pour d’autres qui possèdent des maisons aux alentours, il peut s’agir d’un lieu de villégiature pendant toute la période printanière et estivale si bien que les premières écoles internationales seront fondées à la fin du siècle. Pour répondre aux besoins de ces étrangers, les guides touristiques se développent. Initialement simples récits de voyage, ils deviennent progressivement un genre spécifique, proche des guides que l’on connaît aujourd’hui. Ces guides sont une source importante pour les touristes (autant que pour les historiens) qui y trouvent les informations nécessaires à leur visite.

Au XIXe siècle, Lausanne est tout particulièrement connue pour être la « Mecque médicale » de l’Europe car elle est un des lieux les plus importants du tourisme médical : grâce à l’expertise et la renommée du docteur Tissot (XVIIIe) puis la riche clientèle du chirurgien Mayor ou du pédiatre Combe, les étrangers affluent pour se faire soigner dans les cliniques naissantes vantées comme étant à la pointe du progrès. À la fin du siècle, la Faculté de médecine est créée dans la nouvelle Université de Lausanne.

(Ce n’est cependant qu’à partir du début du vingtième siècles que le tourisme en Suisse peut être qualifié de masse, notamment quand les travailleurs Anglais puis Français obtiennent des congés payés. Tandis que les infrastructures continuent toujours de se développer et de mailler le territoire, le pays se construit une marque en faisant la promotion de ses montagnes, de son lait et de son air pur.)

Dans le Jeu

Source(s)

Extrait du Guides des étrangers qui visitent le canton de Vaud, François Recordon, Lausanne, 1830.Livre au format poche introduit par l’histoire de toute l’Helvétie puis plus spécifiquement celle du canton de Vaud, il est organisé en districts territoriaux et recueille nombre d’informations pratiques utiles aux étrangers en voyage.

Plan de la ville de Lausanne et ses environs, extrait du Manuel historique, topographique et statistique de Lausanne, par François Recordon, Lausanne, 1824.Les cartes étaient rares et peu détaillées pour l’usage commun et à de très rares exceptions près, les guides touristiques n’en contenaient pas. À destination tant de ses habitants que des étrangers, ce manuel de la ville de Lausanne donne une idée du type de carte sur lequel, avec un peu de chance, ils pouvaient mettre la main.

Extrait de Bernese Alps, par John Ball, Londres, 1873.Guide touristique à destination des Anglais amateurs de haute montagne, cet ouvrage mentionne Lausanne en de nombreux endroits comme point de passage vers les Alpes bernoises.

Activité(s) Pédagogique(s)

Référence(s)

  • Corinne Bolle, Voyage et tourisme au xixè siècle à Lausanne, Bulletin école-musée, 2001.
  • Laurent Tissot, Histoire du tourisme en Suisse au xixè siècle, Livreo, 2017.
  • Visite au Musée historique de la ville de Lausanne.